Deux
cent dix jours de travail sous stress et sous commandement de monsieur l’enseignant, bien assis sur des pupitres,
devant un tableau noir, les élèves
apprennent mathématiques, français, civisme, cultures générales, etc.
Ce n’était pas facile mais les plus
audacieux et assidus au travail arrivent à la fin.
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Vue d'une kermesse dans l'enceinte du cercle recréatif de Kadutu. |
L’année
scolaire 2013-2014 s’est achévée avec la proclamation des résultats dans plusieurs
écoles de la ville et de ses périphéries. Malheureusement, dans une
indisponibilité d’espaces publics des loisirs et un manque d’encadrement des
élèves en vaccances, celles-ci s’annoncent mal.
Lors
de la proclammation, avons-nous vues des figures des élèves et de leurs parent froissées,
pleines de joie, parfois des larmes selon que les résultats étaient bons ou
mauvais, après un travail de longue halène. L’on pouvait entendre des discours
de fin d’année prononcés par les chefs d’Etablissements un mot de reconfort et
d’encouragement des élèves ayant eu de mauvaises côtes. Et pour ces élèves, la
detente, la recréation des facultés mentales et physiques s’avère nécessaire
afin de reprendre le chemin de l’école avec l’aptitude à faire mieux. « Qui
sème le vent récolte la tempête ». Ce vieil adage est celui que les enseignants utilisent dans
leur discours de clôture pour stimuler les mauvais élèves à fournir beaucoup d’efforts
lors de l’année scolaire nouvelle qui débute en septembre.
Bons
ou mauvais, les élèves doivent être encadrés lors des vaccances. Mais hélas, ils
ont leurs réussites et leurs échecs mais où passeront-ils leur temps des
vaccances, que feront-ils en cette période de deux mois dans une ville de
Bukavu ensoléillée et parfois poussièreuse?
Jadis,
des espaces des jeux pour l’encadrement
des enfants et jeunes était nombreux dans la ville de Bukavu pour éviter à ce
qu’ils ne soient mis en danger car sans suivi, le vagabondage, l’ivresse, les mariages
précoces, les accidents de tout genre et autres abus s’invitent dans leur petit
monde. Privés d’occupation pendant les vaccances, ces dangers se prénsentent à
leur quotidien.
A
Bukavu, les églises et certaines organisations des jeunes organisent des
colonies des vaccances lors desquelles diverses compétions sportives et
culturemmes sont organisées. Football, Volleyball, projection
cinématographique, spectacles, visites guidées, salles de lecture, sont rendus disponibles aux élèves y
ayant été inscrits. Malheureusement tous ne bénéficient pas de cet encadrement
souvent suite au manque de financement adéquat.
Dans
les espaces publics, on ne vivra pas ces genres d’activités, en tout cas à
certains endroits car ils sont occupés à
autre chose. La salle de spéctacle du cercle recréatif de la commune de Kadutu a
été transformée, parfois, en église et l’espace extérieur en Kermesse ; le
terrain de Buholo III en garage, le foyer social de Kadutu en Eglise, celui de
Bagira en Kermesse, le cercles sportif de Labotte en kermesse.
Quelques
espaces restés disponibles notamment les terrains de Nyakavogo et de Funu sont en
très mauvais état, parfois marchés pirates, poubelles publiques et gangs des
fumeurs de chanvres s’y installent.
Eu
égard à ce qui précède, les conséquences néfastes sont multiples. Face à ce
manque d’encadrement, ce sont les cimetières de la ville, les chaussées,
les rond points, les rivières ainsi que
d’autres endrotis ddangereux qui servent comme espaces de jeux aux élèves. Naufrages,
accidents de circulation, banditisme et autres abus cotoient actuellment leur
monde. Ces enfants n’auront pas des
valeurs morales, d’éducation et de bonnes mœurs dans leur âge adulte.
Si
les activités organisées actuellement dans la ville sont l’action de certaines
associations qui se disent de développement, « de quel développement
s’agit –t-il ? », se demande un enfant que nous avons rencontré tout
près du Stade de la Concorde de Kadutu. Car lors des Kermesses ce sont les
boissons alcooliques qui coulent à flot, faisant de certains élèves des
distraits et ivrognent, ignorant ce qui est utile à leur avenir. Ces enfants
qui jouent dans les rues de la ville se disent abandonnés par les adultes car,
en cette période des vaccances ce sont les espaces publics de loisirs et de
lecture qui devraient les accueillir. Malheureusement, ils sont occupés à
recevoir les consommateurs des bièrres ou n’existent plus. Et à l’absence de
l’Etat, certains parents que nous avons interrogés se disent ne pas être
capables de s’occuper adéquatement des élèves en vaccances, seulement certains
y arrivent et en attendant, d’autres élèves vagabondent ça et là.
Si
Bukavu se dit être une ville où les élèves sont mieux formés et que le temps
des vaccances ne fasse pas partie de l’intérêt des uns et des autres, seul
l’avenir nous les dira un jour car, c’est la qualité de formation de nos
enfants qui en dépend.
Patrick MINYANGU MUHINDO