On aura trop écrit sur lui, on aura trop raconté, mais la sagesse dit qu'une image peut parfois mieux expliquer qu'un long discours. Je ne l'ai pas connu personnellement mais je garde de lui de bons souvenirs. Sa voix répetant des conseils utiles à ses fils de Bukavu, qui est tous les temps diffusée à la Radio Maria Est Congo (à Bukavu), est plus qu'imposante pour susciter en nous l'envie de travailler pour la sauvegarde de l'intégrité territoriale de la RD Congo. C'est ça l'image que je garde de lui, un vrai patriote et un bon berger, une image digne d'être copiée par plusieurs d'entre nous qui constituons sa génération.
Mgr Christophe MUNZIHIRHWA Par Emmak Eli Bigosi |
Christophe Munzihirhwa Mwene Ngabo est né le 1er janvier 1926 à Burhale au Sud-Kivu, et mort assassiné par les rebelles le 29 octobre 1996 sur la place publique Nyawera à Bukavu, rébaptisée en son nom actuellement "Place Mgr Munzihirhwa". Un père jésuite, Professeur en sciences sociales et Archévêque de Bukavu depuis 1994; il est mort en luttant pour sa population de Bukavu, en dénonçant l'invasion dont était victime la RD Congo, Zaire à l'époque, de la part des rebelles de l'A.F.D.L. (Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération du Congo Zaire), soutenus par les pays voisins dont le Rwanda.
En
1996 lorsqu'il est mort, j'avais 6 ans et quelques mois, je ne comprennais pas ce qui se
passait mais j'ai compris par la suite que c'était pire, c'était la guerre, la
mort, pourtant je n'étais pas à même de cerner tous les détails. Et un
souvenir que je garderai toute ma vie fut
une voix d'un vieil évêque, à la radio, chaque fois, redonnant espoir
aux siens; une voix que je reconnais actuellement aussitôt
entendue...Mgr Munzihirhwa qui disait ''Musiogope!!!'' (en français "N'ayez pas peur", en Anglais "Don't worry") Mais ce jour-là,
un jeudi je crois, le message circula qu'il avait été tué par les
rebelles à Nyawera. Le lendemain nous avons marché à pieds, baggages sur
nos têtes, essuyant presque les tirs d'armes, sautant les mines, de
Bukavu à Nyangezi en contournant par Kabare, Walungu jusque Ciherhano.
Un jour en 2004, lors de l'insurréction de Jules Mutebusi à Bukavu, des inconnus
avaient tiré sur son portrait situé à Nyawera...pour dire que même mort sa
vérité leur faisait toujours mal. J'ai appris à lire dans son héritage
un amour d'un Père, d'un berger et d'un ''Tate'' (grand père) allant au
sacrifice, avec courage, pour ses enfants.
Dix huit ans après sa mort, les Bukaviens se souviennent toujours de celui qu'ils aimaient appeler "Mzee" (Vieux), suite à la sagesse qu'il incarnait.
Dix huit ans après sa mort, les Bukaviens se souviennent toujours de celui qu'ils aimaient appeler "Mzee" (Vieux), suite à la sagesse qu'il incarnait.
Reposes en paix Mzee Munzihirhwa!
Ton petit fils idéologique,
Emmanuel AKUZWE Bigosi