vendredi 24 octobre 2014

BUKAVU BIENTOT CONNECTE AU RESEAU MESH.


Et si Bukavu experimentait le réseau Mesh?

Réseau Mesh, un terme nouveau dans le vocabulaire de certaines personnes mais sans doute connu du monde informatique. Dans les nouvelles téchnologies de communication et d’information, le réseau maillé ou réseau Mesh est une topologie de réseau utilisant les réseaux filaires ou sans fils dont tous les hôtes sont connectés pair à pair sans hiérarchie centrale. La structure qui en résulte est en forme de filet, d’où son appellation.

C’est pour que Bukavu s’imprègne des avantages de ce type de réseau afin de s’en approprier dans les jours à venir que l’organisation Free Press en collaboration avec la Radio Maendeleo a organisé, ce mardi 21 octobre 2014, un atélier de formation et d’information en faveur des professionnels de médias et ceux d’informatique. De huit heures à seize heures, les participants ont échangé, dans le beau cadre de la salle de formation du CERUKI (Centre des Recherches Universitaires du Kivu), sur le réseau Mesh et la détermination des besoins communautaires.



Pepijn Kalis expliquant les types de réseau. Photo Emmak.
Le Formateur Pepijn Kalis a expliqué aux participants les différentes notions sur ledit réseau. Dans ce dernier, la structure fait à ce que chaque nœud reçoive, envoie et relaye les données. Par conséquent, en cas de panne d’un nœud, le reste du réseau n’est pas privé des données qui peuvent contourner l’obstacle et parvenir d’un autre nœud, a-t-il poursuivi. Egalement si un hôte est hors service, ses voisins passeraient également par une autre voie, c’est-à-dire qu’il y aura toujours un autre nœud en service. Le réseau Mesh fonctionne sans internet ; pour que les données passent d’un nœud à un autre il n’est pas besoin qu’ils aient transité par le satellite comme c’est le cas dans l’internet. Mais en cas de besoin et selon la volonté d’un utilisateur, ce réseau peut-être connecté sur internet.

D’où proviennent les données qu’utilise le réseau Mesh ?

Installation du Réseau Mesh. Photo tiers.

Répondre à cette question nécessite au préalable de savoir quels sont les besoins communautaires qui justifient la mise au point du réseau Mesh. Au quotidien, les gens font des milliers de gestes: ils passent des appels, visitent des lieux, suivent l’information, payent leurs biens, fréquentent les bibliothèques,… Sans frais, ils peuvent satisfaire certains de leurs besoins grâce au réseau Mesh. Ce réseau utilise des routeurs de quatre types sur lesquels sont stockées des données préalablement chargées ou écrites par une équipe habilitée. Les gens se trouvant dans le périmètre couvert par le réseau peuvent alors y accéder et télécharger ouvrages, sons et vidéos gratuits, géolocaliser hôtels, restaurants, marchés, gares, aéroports, parcs nationaux, domiciles, institutions publiques et privées,… Ils peuvent suivre journaux radiodiffusés et autres émissions des radios locales, ils peuvent échanger par ‘’Chat’’ comme sur les réseaux sociaux, communiquer par vidéo comme par téléphone ; les avantages sont nombreux. Les différents routeurs (omnidirectionnel toutes directions à faible et à forte puissance ainsi que ceux monodirectionnels à forte puissance) rendent disponible le réseau dans une zone pouvant aller de 10 à 10.000 mètres. Par conséquent, en fonction des équipements une zone peut en bénéficier, ce qui est le cas de Bukavu dans les jours à venir.

Le point focal du Projet Mesh Bukavu, monsieur Benjamin MURHESA a remercié les participants de s’être disponibilisés activement pour cet atélier qui n’est que le premier pas d’une vision qui changera dans les prochains jours la vie du Bukavien.
 


Travaux de conception du réseau en carrefours. Photo Emmak.
A l’issue de la formation, les participants ont été à même de concevoir leurs propres réseaux en s’imaginant déjà sur la manière dont Bukavu sera connecté au réseau Mesh. A Sayada en Tunisie, les habitants experimentent déjà ce réseau et il s’avère palliatif aux différents problèmes qu’ils rencontraient car vivant sans internet. D’autres villes du monde l’utilisent actuellement, avec ou sans internet.

Par Emmanuel AKUZWE Bigosi